Moins de sérieux, plus de succès : les bienfaits d’une culture axée sur le plaisir

S’il y a bien un endroit où l'on croit important de se prendre au sérieux, c’est au travail. Du lundi au vendredi, on atteint nos objectifs, les soirs et les weekends, on s’amuse. Et si on avait tout faux? Si le plaisir, la légèreté et les rigolades avaient aussi leur place au bureau? 


Si on se fie aux nombreuses études réalisées dans le domaine de la psychologie positive, le fait d'avoir du plaisir et celui d'accomplir ses objectifs ne sont pas mutuellement exclusifs. Mieux encore, avoir du plaisir au travail contribuerait carrément à améliorer motivation, créativité, optimisme et connexion au sein des équipes[1]. Des facteurs, qui, à leur tour, augmentent la performance organisationnelle. 

Qu’entends-t-on par culture axée sur le plaisir?

Pour ceux qui avaient déjà la main sur leur carte de crédit, prêts à faire l’achat d’une table de ping pong, rangez votre carte!. Par plaisir au travail, on ne parle pas nécessairement d’ajouter des espaces de jeux, ni même de doubler le nombre de partys de bureau. On suggère plutôt une culture qui encourage la spontanéité, la légèreté, les échanges informels entre collègues et une attitude joueuse.

Voilà une double bonne nouvelle! Instaurer une culture du plaisir est gratuit et les bénéfices sont considérables. En voici quelques-uns.

1. Des employés plus motivés et performants

Évidemment, la logique nous dit qu’il est plus motivant pour un employé de se rendre au travail chaque jour sachant qu’il y trouvera une atmosphère positive où règnent humour et camaraderie.

Raisonnement élémentaire, en effet, mais au-delà de la motivation, est-ce qu’une culture ouverte au plaisir et à la rigolade peut contribuer à l’atteinte d’objectifs sérieux? Tout à fait[2]. 

Plusieurs se sentiraient mal à l’aise si leur patron les surprenait à rigoler avec un collègue ou à écouter une vidéo comique durant les heures de travail. De telles actions ne font communément pas parties d’une bonne pratique de gestion du temps. Pourtant, les études démontrent que sur le long terme, lorsque l’environnement de travail se retrouve truffé de petites interruptions positives - tel que le partage d’un giph hilarant ou une célébration dans le corridor parce que l’on vient de signer un client - l’efficacité, les performances globales et la motivation des équipes augmenteraient significativement[3]. 

Mine de rien, ces interruptions futiles, mais positives, sans être les seules responsables d’un épanouissement professionnel, contribuent au bonheur quotidien[4]. Et, selon une méta-analyse réalisée sur plus de 275 000 personnes et regroupant plus de 200 études, le bonheur engendrerait le succès dans pratiquement toutes les sphères de la vie, et particulièrement au travail. En effet, les données démontrent clairement que les employés heureux sont plus productifs, plus performants dans des postes de leadership et gagnent généralement un meilleur salaire[5].

De plus, plusieurs recherches ont démontré que les équipes ayant des leaders au bon sens de l’humour étaient 27 % plus motivés et 15 % plus mobilisés que les équipes aux leaders moins farceurs. Des chiffres qui justifient amplement le 5 minutes soit disant “perdu” à ajouter une bonne blague à la fin d’un courriel, n’est-ce pas?

“More than any other element, fun is the secret of Virgin’s success.” - Richard Branson, Founder of the Virgin Group

2. Des équipes plus créatives

C’est simple, s’amuser engendre des émotions positives, qui à leur tour inondent le cerveau de dopamine et de sérotonine. Ces réactions chimiques nous font non seulement sentir bien, elles nous aident à mieux organiser, garder et utiliser l’information, améliorant du coup notre capacité à résoudre des problèmes[7]. 

Les émotions positives contribuent également à agrandir notre champ de possibilités, nous rendant ainsi plus créatifs et ouverts à de nouvelles idées[8]. Pourquoi croyez-vous que les ingénieurs chez Google sont encouragés à amener leur chien au travail? 

Smart companies cultivate these kinds of working environments because everytime employees experience a small burst of happiness, they get primed for creativity and innovation.” -Shawn Achor, Author of the Happiness Advantage

3. Des employés plus optimistes

Sans surprise, il est plus facile de rester optimiste quand on a du plaisir et quand on prend le temps de célébrer les petites victoires. 

En tant qu’humain, nous sommes naturellement plus affectés par les événements négatifs que positifs. Selon le psychologue et chercheur Robert F. Baumeister, quatres bonnes nouvelles seraient nécessaires pour en enterrer une seule mauvaise[9]. Raison de plus pour envoyer des courriels informels célébrant les bons coups, créer un canal #fièredemoi sur Slack ou prendre 10 minutes et faire une tournée de high five dans le département.

4. Des connexions plus fortes

Une culture qui priorise le jeu et la spontanéité est aussi une culture plus accueillante qui invite les employés à être eux-mêmes, ce qui en retour, aide les équipes à connecter sur un plan personnel en plus de professionnel, créant ainsi des relations plus solides.

Un employé de Make-A-Wish foundation, une organisation reconnue pour sa culture du plaisir et du jeu, explique:  “Cet environnement aide à se sentir plus à l’aise avec les collègues. L’environnement axé sur le plaisir aide à briser certaines barrières.[10]”

Une de ses collègues renchérit sur la facilité à communiquer au sein des équipes et à travers les échelles hiérarchiques:  “Ça permet plus de liberté pour parler avec les leaders et ne pas être intimidé. On se sent plus comme des égaux, que notre voix est entendue. On est plus enclin à tous s’écouter entre nous.[11]” 

Bref, il est clair qu’une culture organisationnelle axée sur le plaisir favorise la performance des équipes et, par le fait-même, le succès de l’entreprise. 

Une question nous vient tout de même en tête: la nécessité de devoir vanter les bienfaits du plaisir au service du profit n’est-elle pas révélatrice d’un problème criant? Qu’est-il arrivé pour que le plaisir et la joie soient relégués au rang d’objectifs secondaires, mis au service de poursuites dites plus “sérieuses” donc plus valables? 


Chez HappyBus, nous sommes d’avis que le plaisir au travail devrait être traité comme une priorité. Les humains, qui s'avèrent être au cœur de  nos organisations, méritent d’apprécier leur quotidien en dedans comme en dehors du bureau et leur bien-être se doit d’être placé au même rang d’importance que la santé financière de leur entreprise.

Références:

[1] Anchor, Shawn (2011). The Happiness Advantage: The Seven Principles that Fuel Success and Performance at Work, Virgin Books.
[2] Aaker, Jennifer and Naomi Bagdonas (2021). How to Be Funny at Work. Harvard Business Review Press.
[3] Anchor, Shawn (2011). The Happiness Advantage: The Seven Principles that Fuel Success and Performance at Work, Virgin Books, p.57-58.
[4] Winter, A. (2009). The Science of Happiness. The Sun Magazine.
[5] Lyubomirsky, S., King, L., & Diener, E. (2005). The benefits of frequent positive affect: Does happiness lead to success? Psychological Bulletin, 131, 803-855.
[6] Aaker, Jennifer and Naomi Bagdonas (2021). How to Be Funny at Work. Harvard Business Review Press.
[7] Anchor, Shawn (2011). P.44
[8] Ibid. p.41
[9] Taylor, Bill (2021). How to Stay Optimistic (When Everything Is Awful). Harvard Business Review Press.
[10] M. Grant, Adam and Lauren Malcom (2009). Serious play at Make-A-Wish Foundation. WDI Publishing at the University of Michigan
[11]  Ibid.


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